Ayant été secrétaire général du Congrès des syndicats sud-africains (1985-1993) ainsi qu’un ministre dans le gouvernement de Nelson Mandela (1994-1999), Jay Naidoo est maintenant l’auteur d’un deuxième livre qui s’appelle « Change : Organising tomorrow, today ». Avec ‘Change’, Jay Naidoo tente de répondre aux grandes questions qui nous confrontent aujourd’hui dans le monde moderne : les inégalités entre les classes sociales, le changement climatique et l’oppression sociale. Il est un guerrier de la justice sociale, un activiste, voire un philanthrope. Il est l’une des rares personnes qui est sorti du système gouvernemental et qui persévère toujours de changer activement le monde pour le mieux. En bref, il fait du bon travail partout où il va.
Mon père a toujours dit que s’il écrivait un livre, le sujet serait sur des gens ordinaires qui font des choses extraordinaires. Et ce thème est évident dans ‘Change’. En lisant le livre dans le but de faire cette critique, je trouvais que c’était difficile de lire plusieurs chapitres l’un après l’autre, car chaque chapitre traite des aspects différents de l’organisation ou du changement social.. Cependant, le livre n’est pas fragmenté, il y a un fil conducteur entre les idées fortes qui rassemble l’esprit du livre.
La difficulté de lire plusieurs chapitres dans une seule séance vient du fait que le livre provoque une réflexion intense sur l’état de notre monde et notre civilisation moderne. Pour ceux qui ne savaient pas, Jay Naidoo est un orateur exceptionnel – il pourrait parler pendant cinq heures et tous ceux qui l’écoutent seraient captivés par la sagesse de chacun de ses mots ou bien par la simplicité avec laquelle il décrit les situations ainsi que les concepts complexes. ‘Change´ incarne cette éloquence qui contribue au ton conversationnel du livre. Un grand avantage de ce ton d’informalité est que c’est plus facile pour ceux dont la première langue n’est pas l’anglais ce qui rend le livre plus facile à comprendre – surtout les anecdotes, les thèmes et les personnages qui sont essentielles pour dénouer les idées principaux du texte.
La vraie beauté de ce livre réside dans sa capacité à divertir et d’éduquer à la fois. J’ai témoigné de ce que Jay Naidoo a fait, et j’ai même eu le plaisir de voir une partie de son travail de première main. Un chapitre en particulier qui a résonné avec moi était le chapitre ‘The Naledi Star’ – je suis directement impliqué dans le travail inspirant qui se trouve dans la vallée de Rustlers. Après avoir lu la façon dont Jay a parlé de Jappie, le gérant de la loge ‘Earthrise Mountain’, un aîné du village ainsi que le président du comité du village Franshoek, il m’a montré immédiatement comment justifier la passion avec laquelle il décrit les nombreuses personnes inspirantes dans ce livre.
L’un de mes chapitres favoris est ‘The world in microcosm’ (Le monde dans un microcosme) dans lequel Jay donne un compte rendu détaillé de son voyage au Bangladesh. Il y a deux éléments principaux qui m’amènent à ce chapitre, je l’ai même relu quelques fois. Le premier point est de voir la pauvreté incommensurable dans laquelle certaines personnes vivent. Les chiffres sont vraiment stupéfiants et je ne peux pas m’empêcher de sentir un peu mélancolique en lisant ce chapitre. Venant d’Afrique du Sud, je suis capable de comprendre dans une petite mesure et de rationaliser l’idée de la pauvreté extrême, j’ai vécu dans le Cap-Oriental (The Eastern Cape) pendant quatre ans, qui est la province la plus pauvre du pays. Les statistiques présentées dans le chapitre sur le Bangladesh sont tellement choquant et il n’est pas surprenant que l’une des raisons principales citées par Jay pour cette pauvreté généralisée vient de la guerre. Le deuxième point est combien j’ai appris dans ce qui peut être considéré comme un chapitre court par les normes générales de la littérature. L’histoire de la guerre de la libération du Bangladesh était toute nouvelle pour moi et m’a donné une brève histoire des racines des problèmes sociaux du Bangladesh. Toutefois un peu de sensibilisation comme cela était positif au sujet du bon travail accompli et aux objectifs de développement millénaires atteints par le Bangladesh.
Ce livre est important pour le monde mais ceux qui en bénéficieraient plus que les autres sont les jeunes. Le cynisme est très fort dans les têtes des jeunes aujourd’hui, surtout avec les jeunes Africains. Mais il y a sans doute une lueur d’espoir qui a commencé à se manifester sur notre continent. Après avoir lu le livre, j’étais galvanisé. Le message de Jay Naidoo est très simple : les mesures importantes doivent être prises immédiatement si nous voulons que les générations futures vivent dans un monde que nous tenons pour acquis maintenant.
Par Kylen Plasket-Govender
Je suis écrivain, photographe mais avant tout, je suis Africain